Le terme Gōjū s’écrit en japonais avec les idéogrammes suivants :
剛柔
剛 (Gō) : signifie « dur, rigide, fort ».
柔 (Jū) : signifie « souple, flexible, doux ».
C’est le cœur de l’école 剛柔流 (Gōjū-ryū) : le style qui unit la force et la souplesse.
Ferme doucement les yeux, assieds-toi en Tikai Shinsho — solide, enraciné, comme une montagne, mais souple et vivant, comme l’eau qui glisse autour des pierres.
Respire naturellement, sans chercher à contrôler. Inspire comme si l’air entrait dans le ventre, dans le hara (腹), et expire comme si tu laissais tomber un poids, relâchant chaque tension dans la terre.
Sente-toi assis et droit, mais sans effort : la colonne s’étire, les épaules tombent, la nuque se détend. Le corps est ferme, mais la fermeté n’est pas dureté : c’est une présence tranquille, comme un bambou enraciné, flexible, jamais cassant.
Écoute ton corps.
Les genoux touchent le sol comme deux points d’ancrage.
Le bassin repose comme une barque stable.
Les mains se posent naturellement, paumes ouvertes, prêtes à recevoir.
Chaque souffle est un mouvement discret, invisible. Même immobile, le corps bouge, la vie circule. Sens cette fluidité intérieure, ce courant qui traverse les muscles, les os, la peau. Il n’y a rien à forcer, rien à retenir.
Imagine que chaque expiration est un gedan barai intérieur : elle balaie les tensions, nettoie les blocages, libère l’espace. Chaque inspiration est un accueil : l’énergie monte, légère, claire, paisible.
Reste là, attentif.
Pas de lutte, pas d’effort.
Le calme s’installe par lui-même, comme la poussière qui retombe quand on cesse de remuer l’air.
Dans cette assise martiale et méditative, tu sens que la force et la paix ne sont pas opposées. Être solide, ce n’est pas être dur. Être fluide, ce n’est pas être faible.
Tu es calme, stable, paisible. Tu es prêt, sans tension.
Reste dans ce silence quelques instants, en laissant la respiration, le corps et l’esprit s’unifier.


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